Un soir que je rentrais de piste
Qu’j’avais joué les hédonistes,
Les sybarites de l’apéro
Ma femme armée de son rouleau
M’invectiva de tous les noms
Allant d’sac à vin à pochtron
Pour éviter la zizanie
J’me suis trouvé ces alibis
Tu sens le rhum !
Or sache ma toute belle, ma vénus,
Que si j’m’envoie du rhum par kilbus
C’est que je veille et que je t’aime
Car y’m’réchauffe quand j’hypotherme
Lors dans mon corps, ce feu d’enfer
Te protège des frimas d’l’hiver
Tu pues la bière !
Or sache ma toute belle, ma très chère,
Que si j’m’abreuve de tant de bières
C’est que j’veux faire, hospitalier,
D’mon ventre plat un oreiller
Sur lequel le velours de ta joue
Pourra reposer tout son saoul
Et c’t’haleine d’whisky !
Or sache ma toute belle, ma chérie,
Que si j’me délecte de whisky
C’est qu’il a pour vertu première
De désobstruer mes artères
Et lors ton amour est un bonheur
Qui me coule fluide jusqu’au cœur
J’étais solaire comme un plexus
J’étais tout fier de mon laïus
Sur cette douce pharmacopée
Que je venais d’élaborer
Aussi ai-je pris pour un coup bas
Qu’elle m’assène son rouleau là
Si précisément à l’endroit
Sous lequel se trouve mon foie.
V’là une histoire qui mal finit
Mais ce jour là j’ai compris
Que ma femme ne m’entend qu’si
Elle est éméchée elle aussi.
Quelle jalousie !
Illustration: whisky themed flyer poster by ElenaSham