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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 01:23

 

 

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Il fut un temps fort lointain me plaît-il à penser,

A l'âge ingrat où piétinait ma triste cervelle

Accaparée par de stériles rixes existentielles,

Où un flot houleux me noyait de funestes idées.

 

Le monde, autrui, l'amour, ou le sens de la vie,

Questions charriées par de putréfiants neurones,

Comme autant de cadavres portés par un fleuve atone

Souillaient mes nuits pisseuses, mentale énurésie.

 

Et si j'osais du bélier de mon intelligence

Enfoncer ces murs aux exhalaisons morbides

Quelques fissures narquoises s'ouvraient sur un vide

Qui phagocytait les vestiges de mon enfance.

 

L'esprit possédé par la colère et la terreur,

Je tentais de remplir ces perspectives de néant

De mots illustres et de fumée d'Afghanistan,

Présumant trop de leur thérapeutique valeur.

 

Assoiffée de repos, ma conscience était à l'encan,

Telle putain se met sous l'égide du maquereau moins brutal,

Lorsque vint la sauver de son inconfort léthal

Une petite évidence qui passait chemin faisant.

 

« -Penses-tu vraiment, risible et présomptueux humain,

Que l'étoile dont dépend le sort d'une pléiade de vies

Luit de ruminer à loisir ce métaphysique ennui

Ou s'occupe-t-elle plutôt de se lever pour toi demain ?

 

-Mais c'est que moi je pense, et ça ne peut être en vain !

Mon libre-arbitre, mes sentiments ont sûrement un sens,

Ils ne peuvent qu'êtres utiles à ternir l'existence,

Et je pourrais en user pour être enfin quelqu'un !

 

-Et qui donc se souviendra de toi qui fus quelqu'un ?

Car quoique tu fasss de ta vitale chronologie

Cela s'envasera sous les sédiments de l'oubli,

Le grand pourfendeur de mémoires n'a cure des destins. »

 

L'insidieuse vérité faisant fi de mon émoi

S'échappa sur ces mots à la compassion douteuse,

En raillant encore mes interrogations oiseuses.

Mais qui était-elle pour se rire ainsi de moi ?

 

Ainsi débarrassé de l'importune trouble-tête,

Je retournais à mes synaptiques onanismes,

Avide d'achopper au familier nihilisme

Qui ne laissait jamais d'interrompre ma quête.

 

Or, au lieu de mes sempiternels désespoirs,

Je vis une fleur qui m'intriguait par sa couleur,

Voulait-elle donc séduire ou inspirer la peur ?

Et pourquoi se fermait-elle quand venait le soir ?

 

Mais qu'est que c'était que ces absurdités-là ?

Il m'en vint d'autres toutes aussi inconsistantes

Sur tout et sur rien, par dessus tout surprenantes,

En aucune manière, nulle qui peu ou prou me concernât.

 

Et je me pris à sourire parce que je n'étais rien

Mon existence n'aurait pas de signification

J'étais libre , éphémère et voletant papillon,

Je n'aurais que par chance les joies des lendemains.

 

Aujourd'hui, ma tête connaît constamment les crues

De kyrielles pléthoriques de stimulantes données

Que j'explore, que je fouille sans jamais me lasser

Et je conchie cette vanité qui ne me retient plus.

 

 

 

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