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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 16:59

La poétique de l'Autruche : http://poetiquedelautruche.wordpress.com/

A retrouver également sur Facebook : https://www.facebook.com/poetikdelotrush

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 01:57

 

Il avait un regard bleu métallique qui trahissait son rapport au monde. Une clairvoyance distante lui offrait une perception sans risque des choses de la vie, une étude froide, sans émotion ni implication personnelle. Il évoluait sereinement caparaçonné dans sa toile d'analyse et de dérision. Et il n'en était pas peu fier, voire parfois s'en sentait-il un peu supérieur quand il voyait s'agiter tous ces êtres emmêlés dans le chaos inextricable de leur propre affect.

Et il rencontra l'amour, le vrai, celui qui l'eût pu rendre aveugle s'il ne s'était depuis tant d'années contraint sans ménagement à la lucidité. Maintenant, sa vie lui semblait borgne. Comme s'il la scrutait à travers une lorgnette, qu'il n'aurait pas forcément tenu par le bon bout. Quelque direction qu'il empruntât avait LA femme pour horizon. Il voyait bien la route, il savait où il posait le pied, mais il avait conscience qu'au bout, il n'y avait qu'Elle.

Elle, si femme. Si généreuse et sincère dans le bonheur qu'égoïste et incertaine dans l'inconfort. Elle avait une myopie qu'elle ne corrigeait pas et préférait encore ne pas bouger que d'achopper à quelque obstacle sur son parcours.

Mais, lui n'avait d'autre choix que d'avancer vers elle ou se crever les yeux, encore que la cécité n'eût pas assurément retenu sa marche. Comme tous les chemins menaient à Elle, il la rejoignit bientôt.

Quand il la serra enfin dans ses bras, il pût observer par-dessus l'épaule de la belle. Et pour la première fois depuis longtemps, il eût une vision panoramique de l'existence. Une rose des vents des possibles. Il lui prit timidement la main, l'interrogea en silence. Elle opina de son doux visage craintif. Ils firent un premier pas hésitant, puis un autre plus allongé et bientôt on les vit courir en riant sur les routes cahoteuses, explorateurs complices.

Lui avait retrouvé sa façon de voir, enrichie de la tolérance des sentiments. Elle avait toujours un peu peur mais avait appris le goût de la liberté.

Je ne les ai pas revus depuis longtemps. Si vous les croisez, dîtes-moi juste s'ils sont heureux.

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 01:07

 

 

Rimes.JPG


De la démarche océanienne

Quand, drapée dans votre indolente majesté,
Vous mouvez à l'allure de ce pas océanien
Une lascive silhouette aux ondoiements innés,
Vire l'alizé avide de n'en perdre rien.

 

De l'érosion

Ne pleure pas le visage satiné de la jeunesse,
Page immaculée où les mots naissants de ton histoire
N'avaient encore couché les pleurs et les caresses,
Mais daigne que ton âme y sculpte sa mémoire.

 

 

De l'imparfait

 

"Laissons aux géomètres l'idéale proportion;
Oublions Vinci et tandis que le nombre dort,
Le verbe s'élève en une spirale d'or
Pour chanter l'asymétrique perfection."

De l'érection

 

"Soit, je relève le gant de ce duel à outrance.
Sans pitié, jusqu'à ce que petite mort s'en suive.
Qu'Eros nous en soit le témoin sans complaisance.
Garde-toi de mes touches, je lirai toute esquive."



De l'autosatisfaction

 

"Quand le désir en crue irrésistiblement ondoie,
Pour en endiguer le flux, fais barrage de tes doigts
Sacrifie donc tes pensées aux caprices de ses flots
Que sans retenue le plaisir en soit sauvé des eaux."



De l'infamie

 

"Si parfois l'immonde vient à souiller ton âme
N'en viens pas à haïr ton essence de femme
N'aies nul doute qu'un jour quelque nez plus fin
Saura en respirer l'inestimable parfum"

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 01:23

 

 

existentialism.jpg

 

 

 

 

 

Il fut un temps fort lointain me plaît-il à penser,

A l'âge ingrat où piétinait ma triste cervelle

Accaparée par de stériles rixes existentielles,

Où un flot houleux me noyait de funestes idées.

 

Le monde, autrui, l'amour, ou le sens de la vie,

Questions charriées par de putréfiants neurones,

Comme autant de cadavres portés par un fleuve atone

Souillaient mes nuits pisseuses, mentale énurésie.

 

Et si j'osais du bélier de mon intelligence

Enfoncer ces murs aux exhalaisons morbides

Quelques fissures narquoises s'ouvraient sur un vide

Qui phagocytait les vestiges de mon enfance.

 

L'esprit possédé par la colère et la terreur,

Je tentais de remplir ces perspectives de néant

De mots illustres et de fumée d'Afghanistan,

Présumant trop de leur thérapeutique valeur.

 

Assoiffée de repos, ma conscience était à l'encan,

Telle putain se met sous l'égide du maquereau moins brutal,

Lorsque vint la sauver de son inconfort léthal

Une petite évidence qui passait chemin faisant.

 

« -Penses-tu vraiment, risible et présomptueux humain,

Que l'étoile dont dépend le sort d'une pléiade de vies

Luit de ruminer à loisir ce métaphysique ennui

Ou s'occupe-t-elle plutôt de se lever pour toi demain ?

 

-Mais c'est que moi je pense, et ça ne peut être en vain !

Mon libre-arbitre, mes sentiments ont sûrement un sens,

Ils ne peuvent qu'êtres utiles à ternir l'existence,

Et je pourrais en user pour être enfin quelqu'un !

 

-Et qui donc se souviendra de toi qui fus quelqu'un ?

Car quoique tu fasss de ta vitale chronologie

Cela s'envasera sous les sédiments de l'oubli,

Le grand pourfendeur de mémoires n'a cure des destins. »

 

L'insidieuse vérité faisant fi de mon émoi

S'échappa sur ces mots à la compassion douteuse,

En raillant encore mes interrogations oiseuses.

Mais qui était-elle pour se rire ainsi de moi ?

 

Ainsi débarrassé de l'importune trouble-tête,

Je retournais à mes synaptiques onanismes,

Avide d'achopper au familier nihilisme

Qui ne laissait jamais d'interrompre ma quête.

 

Or, au lieu de mes sempiternels désespoirs,

Je vis une fleur qui m'intriguait par sa couleur,

Voulait-elle donc séduire ou inspirer la peur ?

Et pourquoi se fermait-elle quand venait le soir ?

 

Mais qu'est que c'était que ces absurdités-là ?

Il m'en vint d'autres toutes aussi inconsistantes

Sur tout et sur rien, par dessus tout surprenantes,

En aucune manière, nulle qui peu ou prou me concernât.

 

Et je me pris à sourire parce que je n'étais rien

Mon existence n'aurait pas de signification

J'étais libre , éphémère et voletant papillon,

Je n'aurais que par chance les joies des lendemains.

 

Aujourd'hui, ma tête connaît constamment les crues

De kyrielles pléthoriques de stimulantes données

Que j'explore, que je fouille sans jamais me lasser

Et je conchie cette vanité qui ne me retient plus.

 

 

 

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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 07:48

 

 

 

 

AlbmarquisDeSadeAnthologieIllustree_04012009_022617.jpg

 

 

Viens, mon amour, prends-moi, défonce-moi
Fais moi ces choses avec la bouche, avec les doigts
Que ta bite comme jamais me gamahuche.
Donne donc à ta mie un peu de pain pour sa huche.


Je pourrais être timide face à cette crudité
Mais je suis impavide devant sa nudité
Sûr qu'elle va en avoir pour son propos
Je ne lui ferai pas ravaler que ses gros mots


D'un geste mâle et assuré, je la fais taire
Offrant à sa bavarde une autre chose à faire
Et voici enfin que je décrasse sa bouche
Tandis qu'elle pétrit mes couilles de sa louche


Il n'est vraiment pas question que je la mignarde
Alors voilà que je la voltefesse à la hussarde
Et j'offre à son joli valseur efféminé
L'insigne satisfaction de se faire enculer


Mais est-ce de son cul que vient ce sifflement lointain ?
Et comment ainsi postée tape-t-elle mon épaule de la main ?
Merde ! La conne ! Voilà mon plaisir qui se dégonfle.
J'ouvre un œil et tu me dis « tourne-toi, chéri, tu ronfles »

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 00:22

 

cupidon_-_target_218475.jpg

 

A me faire entuber mes pensées sont rétives,

Et il m'avait avec dédain posé tant de lapins

Que les rares souvenirs de ma vie affective

N'avaient rien qu'un clapier en place d'un écrin.

 

J'aurais dû m'en défier de cet angelot nu,

Ce chérubin fadasse avec son air sournois.

Ce maneken pis ailé riait d' m'arroser dru

De jets qui n' venaient guère de son carquois.

 

Y f'sait flèche de tout bois, se la jouait Guillaume Tell ,

Mais l'aurait p'têt pas dû m'prendre pour une pomme,

J'en vins à décider d' lui faire bouffer ses ailes.

Son arc très bientôt lui chatouillerait l'sacrum.

 

Je savais bien que ce petit con prétentieux

Ne saurait résister à un beau dithyrambe

Quand je fis mine d'éloge, il descendit des cieux

J'en profitai alors pour lui choper la jambe.

 

Il embrassa le sol et goûta le plafond

De sa gueule d'ange ne restait qu'un vestige

Et c'est en énumérant ses exactions

Que j'arrachais une à une ses rémiges.

 

Assagi par un passage en taxidermie,

Il put scruter d'un œil aux regrets posthumes

Ces mots qu'en cet instant de triomphe j'écrivis

Usant narquoisement d'une de ses plumes.

 

J'étais soulagé ainsi repu de vengeance.

Quand il me prit l'envie de noircir une page,

Un texte où la fadeur cotoyait la navrance

M'avisa que je n'avais pas été très sage.

 

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 00:03

 

 girl_smoking_cigarette.jpg

 

Ah ben voilà que j'étais plus chez moi dans ma tête

C'était con, elle était bien, enfin pas trop mal faite

Elle était confortable pour mes idées et moi

Et on s'y sentait rarement à l'étroit

Rires, pleurs, embrassades et chamailleries

Animaient cette pouponnière à rêveries

C'était ainsi dans ce désordre raisonné

Que s'épanouissait au mieux ma maisonnée

 

Mais l'irrésistible intruse vint à tirer la chevillette

Et si en un glas cristallin la bobinette a chu

Pas un instant je ne m'imaginais déchu

Quand s'est invitée la brune à la cigarette

 

Je l'accueillis galamment sur le pas de mon cortex

Assignant à leur case tous mes élans de sexe

Et leur tendance fâcheuse à se mettre en avant

Dès qu'un songe en jupon s'avérait imprudent

Nous nous promenâmes dans mes circonvolutions

Elle se mouvait si légère dans mon imagination

Qu'elle l'effleurait à peine plus qu'un rêve de plume

Cependant que sous ses pas flétrissait l'amertume

 

Mais l'irrésistible intruse vint à tirer la chevillette

Et si en un glas cristallin la bobinette a chu

Pas un instant je ne m'imaginais déchu

Quand s'est invitée la brune à la cigarette

 

J'étais confiant et sa compagnie s'avérait si douce

Que bientôt je ne pensais plus sans sa jolie frimousse

Elle m'accompagnait d'occipital en thalamus

Et ne s'outrageait guère des tas épars de détritus

Je lui présentai donc mes concepts et mes souvenirs

Mes opinions, mes inventions et mes délires

Ce petit monde mental s'accommoda fort bien de sa présence

Jusqu'à ma matière grise soudainement prise d'iridescence

 

Mais l'irrésistible intruse vint à tirer la chevillette

Et si en un glas cristallin la bobinette a chu

Pas un instant je ne m'imaginais déchu

Quand s'est invitée la brune à la cigarette

 

Lors un jour que je cherchais quelque effronterie

Quelque chose qui s'acoquinât gaiement à ma poésie

Toutes les pistes me voyaient achopper à son image

Partout en mon labyrinthe elle me faisait barrage.

Je testai avec appréhension la zone sérieuse où je calcule

Mais elle avait également chassé mes maths de leurs cellules

Et je sus que la courbe de mon encéphalogramme

A n'en point douter eût dessiné les traits de la dame.

 

Mais l'irrésistible intruse vint à tirer la chevillette

Et si en un glas cristallin la bobinette a chu

Pas un instant je ne m'imaginais déchu

Quand s'est invitée la brune à la cigarette

 

Je ne pouvais me laisser passivement déposséder

Il me fallait d'urgence faire le siège de ma propre psyché

C'est à ce moment inespéré que mon lobe pariétal

M'informa de la suavité d'une caresse labiale

Aussitôt les pulsions que j'avais prudemment consignées

S'égaillèrent en tous sens avides de s'exprimer

Et c'est dans une manière d'explosion divine

Que mon obsession d'elle se diffusa par mon échine.

 

Et celle qui fut l'intruse n'a plus à tirer la chevillette

Et non jamais je ne regrette le jour de sa venue

Elle est en ma vie chez elle et ne m'entête plus

Et j'aime à y penser à ma brune à la cigarette.

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 06:46

 

images.jpg

 

 

Je n'ai pas l'heur de connaître de vous

Plus que la joliesse amène d'un sourire métissé

Que vos lèvres îliennes ont un jour esquissé

Nimbant votre visage dans mes iris fous

 

Je ne sais que le si riant éclat

De vos yeux s'irradiant d'un esprit épicé

Que quelques mots idoines ont laissé se glisser

Dans la steppe asséchée de mes rêves trop plats

 

Peut-être vous dîtes-vous que je suis de ceux-ci

Que la nature a muni d'un cœur maladroit

Qu'une lueur de beauté tout aussitôt foudroie

Ces vers n'émanent pas d'une raison obscurcie

 

Ces quelques mots sont nés d'une volonté timide

De partager avec vous l'existence d'un possible

Où nos mains se joindraient en complices sensibles

Ils sont le fruit de conjectures candides

 

Je ne sème non plus ces rimes aux quatre vents

Je songe certes à vous de galante manière

Ignorant tout excepté ce mystère

Par lequel vous avez mû cette plume plus avant.

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 03:16

 

Torture by LilifIlane

 

 

Dans ma tronche encombrée de merde en pourriture

Un ersatz de toi , prurit traitre et crasse

Est torturé de gré à gré avec mon cœur-crevure

Jusqu'à vider comme pustule mon amour dégueulasse

 

Je tranche dans le gras des souvenirs variqueux

Je brûle les verrues de tes mensonges puants

Je perce à loisir tes sourires furonculeux

Et tu ravales la gerbe de ta fausseté entre tes dents

 

Je me branle en t'écoutant geindre, minable grincement

Et je fais fondre de mon foutre chlorhydrique

Tout ce qui fut beau sur ta gueule saturée d'un sang

A la roture avérée sous les torgnoles de ma trique

 

Quand tu n'es plus qu'un tas de vomissures et d'entrailles

Je viole un à un chaque morceau de tes tripes insincères

Puis les file à des clébards galeux qui snobent cette ripaille

Lui préférant présentement de plus nobles viscères

 

Ton hydratante souffrance trop brève abreuve mon dégoût

Et j'acte en cruelle trésorerie ton trépas si miteux

Qui voudra recomposer ce patchwork de membres mous

Je l'aurai, altruiste, préservé de tes plaisirs fielleux

 

Tout maculé de tes humeurs malsaines

Je reviens dans un monde épuré de ton être

Il fait froid sous les étoiles vaines

Et je prie pour te faire renaître...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 18:34

genesis.jpg

 « - Non, mais regarde moi ce bazar ! On peut même pas se déplacer dans ce foutoir ! Veux-tu ranger tes jouets !

- Mais je...

- Tout de suite !

- C'est pô juste ! »

Mieux valait ne pas insister plus avant. Je connaissais les foudres de mon père et ne tenais pas à essuyer une de ses colères légendaires. Je m'exécutai donc mais avec le regret de qui se sent un peu lâche de céder face à l'adversité. J'avais si bien avancé dans ma construction ! Cela m'avait demandé un temps infini de mettre tout ça en place. J'avais si minutieusement imbriqué chaque pièce de cet univers ludique  ! Tous les éléments et les personnages étaient positionnés de façon cohérente, cette fois. J'en étais sûr ! Mais allez faire comprendre ça à ce vieux bougon acariâtre ! Pas une once de créativité n'habitait l'esprit saint de mon si conformiste paternel. Pour lui, les choses devaient rester figées pour durer. Pour moi, le seul truc qui me semblait éternel, c'était l'ennui.

Tout à ma contrariété, je balançais à l'envi quelques coups de pied destructeurs, semant l'apocalypse dans mon œuvre. Et sur le coup, c'est mon vieux que je m'imaginais plongé dans ce chaos que je semais. Il l'emporterait pas au paradis cet empêcheur de créer en rond !

Une fois que j'eus fini mon saccage, j'éparpillais les débris de-ci de-là, donnant l'illusion d'une netteté ménagère qui conviendrait à l'ancêtre et le rejoignais l'air boudeur.

« - Alors, c'est fait, m'interrogea-t-il ?

- Oui, père, c'est fait.

- Mon fils, l'ordre et la discipline sont tout ce qui importe. Tu comprendras quand tu seras plus grand.

- Mais....

- Silence ! Tu passes trop de temps à t'amuser, ce n'est pas sérieux. Allons, laissons cela pour l'instant. En route. Tu as encore beaucoup à apprendre aujourd'hui, Allah-Jeovah.

Je le suivais résigné en pensant avec amertume au sacrifice de mon entreprise. C'était presque parfait cette fois, pourtant. Et puis, j'aimais bien mes dernières trouvailles. La Terre, les humains... Dommage. Mais je me fis ce jour un serment : « je recommencerai, nom de Dieu ! »

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