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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 18:19

 

 

Addiction by youvegotHawaii

Je n'en pouvais plus. Cela faisait bien trois, voire quatre ans que ça durait et je ne me reconnaissais plus.

 

Au début, rien ne laissait présager de cette addiction. Je consommais sans modération, mais ponctuellement, en prenant bien garde de n'en point faire un usage quotidien. J'avais beau être un jouisseur, je n'en étais pas moins informé des dangers potentiels et je me targuais de n'être point vulnérable à cette maladie. Mais le poison insidieux instilla la dépendance et bientôt je ne pouvais rien faire sans.

Dès lors, tout devint motif à assouvir cette passion délétère. Toutes les activités dans lesquelles je pouvais m'investir perdirent de leur intérêt. J'avais coupé la plupart de mes liens pour me consacrer à mon vice. Et aujourd'hui, j'étais seul avec ma folie dévorante. Il me fallait agir.

 

Je ne suis malheureusement pas un cas unique, loin s'en faut. Je me tournais donc vers les associations de lutte contre ce fléau. Mais chaque fois que ma volonté me trainait vers leurs bureaux, le démon sur l'épaule et l'ange dans le fondement, ce mal en moi dardait ses arguments fallacieux et je faisais demi-tour.

 

Jusqu'à maintenant...

 

Ce jour, je franchis les portes de la rédemption. Une écœurante bienveillance suinte en ces lieux. Une femme d'un âge certain m'accueille tout sourire avec cet air condescendant qu'ont beaucoup de ces heureux repentis. Je brûle de faire demi-tour, mais je résiste aux tourments de mon enfer personnel. L'hôtesse me félicite d'avoir eu le courage de venir jusqu'ici et me fait son topo :

 

« - Les AA, m'explique-t-elle, sont une association d'hommes et de femmes qui partagent entre eux leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun et d'aider les autres à se rétablir. Le désir d 'arrêter est la seule condition pour devenir membre des AA, Notre but premier est de demeurer abstinents et d'aider les autres à le devenir »

 

Putain, elle me fout la gerbe avec son altruisme à la con. Je veux rentrer et assouvir mon désir autodestructeur. Mais non, je pense à ce que j'ai perdu et je la suis en salle de réunion.

Je m'assieds sur une chaise libre et dévisage les autres attablés. Certains ont vraiment l'air au plus bas, genre la tronche de l'Oncle Fester. D'autres semblent épanouis, ce qui me donne un espoir mâtiné de nausée. La dame de l'accueil fait office de présidente de séance.

 

« - Mes amis, nous accueillons aujourd'hui un nouveau venu qui a, tout comme vous en votre temps, trouvé la force de partir en guerre contre cette affliction qui nous aliène. Je vous demande de le recevoir chaleureusement. »

 

Les autres m'applaudissent avec enthousiasme, comme si j'étais une manière de héros de pacotille. Il faut que je tienne, il faut que je tienne.

 

« - Voulez-vous nous expliquer votre situation, Erick ? Vous sentez vous prêt ? »

 

J'hésite . Mais je n'ai pas fait tout ça pour reculer à ce stade. Je ne suis jamais parvenu aussi loin. Il faut que je me lance.

 

« - Je veux bien essayer.

- Vous vous rappelez cette phrase rituelle par laquelle nous commençons tous nos exposés, me demande la maîtresse de cérémonie ? »

 Je me la rappelle, oui, et même si ça paraît vraiment tarte, je ne vois pas d'échappatoire. C'est la seule voie vers la guérison qu'il me reste. Je respire un grand coup. Allez, mon gars, lance toi. J'y vais.

 « - Bonjour, je m'appelle Erick et je suis amoureux... »

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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 22:30

Chess Tree

Chess Tree by sinapsy on Deviantart

 

 

Quand la voix de ma fée lutine mon oreille

Une mélodie sucrée enrobe mon éveil

Une harmonie de rires apaise le vacarme

D'un monde qui sans elle épuiserait ses charmes

 

Quand les yeux de ma fée butinent mon regard

Un feu à l'aura vive aveugle mon cafard

Une surbrillance ardente éteint le halo fade

D'un monde qui sans elle me serait mascarade

 

Quand les seins de ma fée rapinent ma tendresse

Un trésor fabuleux m'enrichit de promesses

Une cocarde d'or habille le manteau las

D'un monde qui sans elle ternirait sous mes pas

 

Quand l'antre de ma fée opine à mon désir

Un linceul d'amour m'invite à y mourir

Un palais jaillit mille et une nuits par jour

D'un monde qui sans elle ne ferait plus de tour

 

Quand le rêve de ma fée à mâtines s'enfuit

Une lande de pierre s'étale devant mon huis

Un reg monotone où il n'a jamais plu

Un monde qui sans elle ne se ressemble plus.

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 23:45

Candy_Land_by_NaBHaN.png.jpg

 

La ville blanche est une vaste bonbonnière

Dans laquelle ondule de bien belle manière

Une pléïade de friandises aux multiples couleurs

Toutes issues du génie d'un maître confiseur.

 

Quand je plonge mes yeux dans ce bonheur chamarré,

Luisants d'une gourmandise non dissimulée,

Battements d'ailes indécis, ils papillottent,

Saisissant toute beauté de leurs pupilles dévotes.

 

Quand je plonge ma main dans ce délire de sucre,

Tremblante d'une avidité qui s'apparente au lucre,

Les saveurs convoitées glissent farouches entre ses doigts.

Hélas, au mieux, n'en puis-je saisir qu'une seule à la fois ?

 

Sucette au caramel ou roudoudou au chocolat,

Rose guimauve ou acidulé citron-cola,

Mon palais curieux de ce qui n'est insipide

Jouit de ces pioches en l'assortiment splendide.

 

Pourtant je ne suis plus le glouton que je fus hier

Parfois un bonbon au miel a je-ne-sais-quoi d'amer,

Et il n'est pas rare, oh non, que mes papilles louchent

Vers l'idée d'une douceur qui fondrait longue en bouche.

 

La ville blanche est une vaste bonbonnière

Dans laquelle ondule de bien belle manière,

Une pléïade de gâteries aux multiples couleurs

Coupe-faims érotiques en mon régime sans coeur.


 

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 01:09

 

i_can_always_make_you_smile.jpg

 

 

De lieux en lieux si souvent en partance,

Point n'ai connu d'autres amis d'enfance

Que ce féal compère qui au long de ma vie,

Ne m'a jamais manqué et moins encore trahi.

 

Et si sa loyauté fut souvent à l'épreuve,

Non que j'en eus besoin d'une quelconque preuve,

Même dans les heures de sinistre affliction,

Il ne sembla tenté par la désaffection.

 

Tantôt mon faire-valoir auprès du joli sexe,

Tantôt médecin traitant de mes complexes,

Son omniprésence fidèle réconforte,

Et jamais ses paroles ne me sont lettres mortes.

 

Parfois, je l'avoue, ses immixtions m'ennuient,

Quand je voudrais toucher seul le fin fond de mon puits,

Mais il méprise au-delà de tout l'apitoiement

Et ne me laisse à mes peines qu'en de rares moments.

 

Je l'entends déjà se moquer du sérieux de ces mots,

Tourner en dérision l'impudique propos.

Mais il me fallait te le dire, compagnon de toujours,

Tu m'es tant et putain que je t'aime mon humour.

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 02:32

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Mi justine, mi Juliette

Mi sainte, mi catin,

Les vices d'une nonnette,

les vertus d'une putain.

 

C'est ainsi que je veux femme,

Tant agnèle que louve,

Dont la capacité de l'âme

N'entrave ce que le corps éprouve.

 

Hétaïre de bénitier,

Vierge Marie des trottoirs,

A l'immorale fidélité,

Aux prudes envies de boutoir.

 

Si l'antinomique vocable

Me sied fort à dépeindre

Les différentes semblables

De qui je veux étreindre,

C'est que je l'ai vue cette femme

Dans sa grande complexité

En vos yeux à chacune, mesdames

Et je l'ai mille fois embrassée.

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 07:09

Time_by_Culpeo_Fox.jpg

 

 

 

Au fil de l'onde inconstante du temps,

Varient les flots, tournent les vents

Qu'ils charrient force joies et bonheurs

Ou soufflent un air puant sur les cœurs.

 

A ma vie l'an disgrâce deux mille dix

Fût ce qu'à l'amour est la syphilis.

Une année d'ennui et de culs-de-sacs,

Une année de houle et de ressac.

 

Mais quand l'insouciante naufrageuse

Pilla les débris de mon épave amoureuse,

J'enjoignais à Saturne de cesser sur-le-champ

Ce petit jeu sadique qui me causait tourments.

 

Et j'en vins à franchir le cap imaginaire,

Deux mille onze en ma dérive tel l'amer,

Apaisant comme le calme après le gros temps,

M'invitait en son havre auquel j'aspirais tant.

 

Aujourd'hui, je ne veux plus rien attendre.

Je veux faire fi de ces illusions tendres,

Et seulement me gausser à renfort de pieds-de-nez

Du titanesque imbécile tourneur de sablier.

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 02:22

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Cessons, voulez-vous, cette indigne mascarade

Oublions de concert cette vaine escapade

Admettez, je vous prie, que jamais vous n’aimâtes

De moi qu’une image à l’optique scélérate

 

Ah, je maudis en ce jour ces parures de mots

Pacotilles malhonnêtes qui unirent nos ego

Ces innocents mensonges qui jamais ne vibrèrent

Dans nos voix d’un écho aux trémolos sincères

 

Je voulais cette fée sémillante et madrée

Je n’eus qu’une clochette au tintement brisé

Vous espériez tant de ce prince-changement

Pardon, vous ne vîtes qu’un roturier servant

 

Ah, mais accordez moi un instant je vous prie

Je perçois quelque part un rien de moquerie

 

Hé les mots qui me mirent dans cette merde

Je vous demande illico juste réparation

Il vous appartient de faire que je ne perde

Mon humour en telle situation

 

Vous qui n’offrez de ma simple personne

Qu’un reflet pour le moins erroné

Daignez m’aider et qu’à nouveau raisonne

Mon esprit vers d’heureuses pensées

 

« oh, l’autre hé, tu crois pas qu’on a bon dos ?

est-ce notre faute si tu es roi du rateau ?

Tu offrirais un safari à Brigitte Bardot

Une éjaculation précoce à une actrice porno

 

Et si c’est le sourire sque tu veux recouvrer

Il est un sujet on-ne-peut-plus idoine

N’y vois de notre part aucune cruauté

Mais si tu étais con à bouffer de l’avoine ? »

 

Salauds de mots, que vous êtes sévères

Même en ce cas vous ne m’épargnez pas

Que ne puis-je sur vous jeter la pierre

Vous me savez d’avant le b-a-ba

 

Me revoici, madame, mais je crois qu’il est temps

La dérision m’appelle et c’est bien malgré moi

Que je cesse donc ici l’épandage d’émoi

Pour me gausser un peu de ce triste accident

 

Ma nature, vous voudrez me le pardonner

N’est pas encline aux peines à perpétuité

Elle a l’ironie facile et il est tentant

De rire un peu aux dépens des perdants.

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 13:07

Farewell_by_NaBHaN.png

 

 

" Ce matin, j'ai marché dans la merde et j'ai pensé à vous,

Souvenir malodorant qui colle à chacun de mes pas.

Se pût-il que je rêvasse à vos insensibles bras ?

Malheur de poête que de fleurir des songes de fou ! "

 

Comme j'aimerais penser ces méchants mots-là

Comme serait tendre cette dérive atrabilaire

Dans les doux transports d'une éructante colère !

Hélas, justice et sagesse ne me l'octroie pas.

 

Je me contente d'une gentille tristesse,

Petite chienne bâtarde que je nourris de vous

Ou de quelqu'autre pâtée d'amours à quatre sous

Et nous fuyons ensemble cet oubli qui nous presse.

 

Car si ma cervelle de rimeur a très bonne mémoire,

Mon coeur désappointé est prompt à faire son sac,

A reprendre en sifflant la route aphrodisiaque,

A chercher en ce monde une place où s'asseoir.

 

Au revoir donc, Madame, je m'éloigne de vous.

Ce dont vous ne voulûtes n'était pas de fumée

Mais s'élève en volutes expirées du passé

Pour s'unir au désir d'un nuage plus doux.

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 06:30

not_gay_____by_Phantom__Wolf.jpg

 

Réponse au théme "saynète de ménage" , par moi proposé, de la zone d'expérimentation,atelier d'écriture en ligne  (cf lien)


Co-écrit et mis en page par GWENHAËL PERROCHAUD

 

De : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Envoyé : lundi 15 mars 2010 09:48

À : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Objet : coucou mon lapin



J’espère que tu t’es bien réveillé

Avais-tu remarqué que j’avais laissé sur la table les miels pops de ton petit déjeuner, près de ton mug préféré ?

Je pense à toi !!!

Je file en réunion, le directeur m’attend depuis un moment déjà ! Nous devons travailler sur le bilan 2009 et finaliser les perspectives 2010.

Rien de super passionnant !

Mais bon faut gagner sa croûte

A tout à l’heure

Mon p’tit cœur



De : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Envoyé : lundi 15 mars 2010 10:36

À : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Objet : RE : coucou mon lapin



Merci pour les céréales, mon chou. J'étais content de les trouver ce matin, après une

bonne grosse nuit de sommeil. J'aurais pu dormir moins, d'ailleurs, si tu n'avais pas fait

ton rétif hier soir.

 

C'était peut-être parce que tu avais ton rendez-vous avec ton cher directeur en tête, que

tu m'as tourné le dos. Avec lui, tu fais le dos rond, par contre.

 

 

Enfin, bref. Merci, pour le p'tit dej' et bon courage pour "finaliser tes perspectives"

.

 

P.S : je l'aime plus trop ce mug avec ton prénom dessus.



De : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Envoyé : lundi 15 mars 2010 13:12

À : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Objet : RE : RE : coucou mon lapin



Erick

Je sors juste de ma réunion, cet enfoiré de directeur a encore fait sauter ma pause déjeuner.

C’était pas pour te vexer mais tu sais bien que mon travail me prend grave la tête ces temps-ci. Le boss en a sans cesse après moi et je suis sûr que Durand de la compta a des vues sur mon poste.

 

Je sais bien que tu cherches à m’énerver avec ton PS, mais je te préviens tout net, je ne me laisserai pas faire. Un beau mug que nous avons acheté lors de nos superbes vacances à Londres en 2004. T’es vraiment gonflé !

Et oui, je fais le dos rond avec Charrier, le directeur. C’est pas le moment que je me fasse virer ! Si je ramène pas l’argent pour faire tourner notre foyer, je ne sais pas qui le fera. C’est pas avec tes soi-disant droits d’auteur de poète maudit qu’on pourra repartir de si tôt en vacances. Et je parle même pas de Londres, on ne pourrait même pas passer un week-end à Moindou.

 

Je t’embrasse mon chéri

 

PS : Tu n’avais pas un rendez-vous à l’ANPE cet après-midi ?



De : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Envoyé : lundi 15 mars 2010 13:46

À : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Objet : RE : RE : RE : coucou mon lapin



Toujours les mêmes attaques mesquines ! Toujours le fric. Tu veux quoi ? Que j'aille

tapiner au Quartier Latin ? Au moins, je serais rémunéré pour sucer des directeurs, et je

ferais sévèrement payer les Durand pour avoir une vue sur mon postérieur.

Nos vacances à Londres ! Parlons-en un peu de nos vacances à Londres. Je n'ai jamais eu

aussi honte de ma vie !


Te rappelles-tu comment, sous prétexte de faire local, tu roulais du cul à gauche?

Comment tu t'es effondrée en spasmes outranciers sur la tombe de Lady Di, en beuglant

des "why, why?" et autres " Lord, you should have taken my life, not hers " alors que tu

n'avais rien trouvé de mieux pour nous y rendre que de louer une Mercedes avec

chauffeur! Pour me faire plaisir. Ah, ben c'était réussi.

Et ce fameux mug qu'on a acheté chez Harrod's, et pour lequel tu as décrété mon

adoration. C'est juste parce que tu ne voulais pas m'offrir ce superbe pantalon de vinyl,

radin que tu es !



Bon, je ne rentrerai pas de bonne heure ce soir. Je vais m'amuser un peu avec d'autres et

dépenser mes droits d'auteur chez Tata Jimmy.

Je ne ferai pas de bruit en rentrant que tes ronflements ne pourront couvrir.



P.S: Si tu t'intéressais un peu à moi, tu te serais rappelé que c'était chez ma voyante que

j'avais rendez-vous cet après-midi.



De : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Envoyé : lundi 15 mars 2010 14:13

À : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Objet : RE : RE : RE : RE : coucou mon lapin


T’es vraiment une garce

Remettre ainsi en cause notre séjour à Londres

Te foutre de ma gueule au sujet de la Princesse Diana alors que ce moment de recueillement à été un temps fort de notre séjour…

Je n’oublierai jamais moi ce trajet vers la propriété d’Althorp. C’était si beau, si triste…

Je n’oublierai pas non plus que tu as refusé catégoriquement d’acheter les assiettes peintes dans la boutique du musée de la princesse de Galles.

Dès fois je te déteste

Moi qui ne te demande rien que d’être à la maison quand je rentre

Va voir ta pute, salope !

Je te déteste


De : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Envoyé : lundi 15 mars 2010 15:35

À : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Objet : RE : RE : RE : RE : coucou mon lapin


Excuse moi Erick d’avoir été un peu dur dans mes propos

Je n’aime pas quand tu ne me réponds pas

Tes silences me font souffrir

 

PS : achète du pain en rentrant de chez la voyante



De : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Envoyé : mardi 16 mars 2010 08:39

À : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Objet : RE : RE : RE : RE : RE : coucou mon lapin


Je sais que je suis odieux parfois. Mais je m'emporte aisément à l'idée de te savoir

proche d'autres hommes; Je dois être également un peu jaloux de ta vie sociale, moi qui

passe mes journées cloîtré en quête d'une inspiration qui tarde à venir.

Mais ma plus grande liberté est l'enceinte de tes bras, mon chéri. Tu ne mérites pas

l'ingratitude dont j'ai pu faire preuve hier. Je te demande pardon.


La voyante m'a dit hier que tu ne me trompais pas et j'en suis rassuré. Je te laisse, je sais

que tu as encore une rude journée à venir. Gros bisou.


 

P.S : ta mère a appelé pour nous inviter dimanche, je lui ai répondu que nous avions déjà

prévu d'aller à la SPA, hi, hi.

 

De : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Envoyé : mardi 16 mars 2010 08:47

À : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Objet : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : coucou mon lapin


Tu es tout a fait pardonné mon petit bout

Et tu as su tellement te montrer persuasif hier soir que ce matin j’avais oublié notre dispute stérile de la veille !

 

Elle a bien raison cette voyante

Avec qui voudrais-tu que je te trompe ici au bureau.

Sûrement pas avec cet empaffé de Durand de la compta. Sais-tu que ce matin encore il faisait circuler un mail qui sous-entendait que je ne cotisais jamais pour le café alors que je ramène des viennoiseries presque tous les lundis. Quel C** !

 

Sinon Charrier s’est sûrement remis à la musculation, je trouve qu’il a perdu du bide et il fait plus sec !

Je me demande s’il s’épile !!!

 

PS : T’es dur avec maman ! Elle qui se plie en 4 pour nous faire plaisir ! ça fait longtemps que nous n’avons pas fait un repas dominical en famille ! Je vais l’appeler !

Kiss kiss

 

De : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Envoyé : mardi 16 mars 2010 09:24

À : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Objet : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : coucou mon lapin


Petit bout, peut-être, mais prêt à bien des extrémités .


 

J'ai aperçu Charrier à la boulangerie. Effectivement, il a l'air de prendre soin de lui. Et

ça lui va plutôt bien. ça me fait penser: tu ne devais pas t'inscrire à cette salle de

Normandie? ça ne te ferait pas de mal tu sais. Tu t'es légèrement empâté en atteignant la

quarantaine et tu gagnerais sûrement en tonicité lors de nos ébats qui te laissent

aujourd'hui épuisé quand j'ai l'impression de n'en être qu'aux préliminaires. Je rigole,

c'était très bien hier. Mais je pense déjà à ce soir, tu vas tenir le coup?


 

Tu as l'air de tenir à ce dimanche avec môman. On va y aller si tu veux. Mais, je te

préviens, si elle me sort la bouteille de Champomy 12 ans d'âge, tu me devras au moins 2

dimanches de cuites avec les copines.


 

Gros bisou. A tout à l'heure, mon petit porc au sucre. Tata (j'adore).


De : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Envoyé : mardi 16 mars 2010 09:36

À : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Objet : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : coucou mon lapin


Je te trouve bien bas de bon matin !

Tu ne vois donc pas tous les efforts que je fais pour toi ?

Je te signale que je me rends au bureau tous les matins à vélo et si l’âge m’empâte, tes réflexions désobligeantes m’embêtent.

Pour ta gouverne, je ne suis pas empâté seulement enrobé et j’aimerais bien savoir quand je pourrais avoir le temps d’aller à cette foutue salle de gym, entre le boulot, les courses et la préparation du repas.

Ce n’est pas mon manque d’activité physique qui me laisse sur le carreau le soir mais bien la surcharge de tâches ménagères !

Si tu te bougeais un peu dans la journée pour faire ne serait-ce qu’un brin de ménage ou juste la vaisselle plutôt que de trainer toute la journée en robe de chambre dans l’espoir de trouver une quelconque inspiration…

Oui, nous irons chez ma mère ce dimanche, j’y tiens. Et je te ferai remarquer que si maman nous sort du Champomy ou autre breuvage sans alcool, ce n’est que de ta faute. Si tu n’avais pas l’alcool si mauvais, c’est sûr qu’elle nous préparerait plus souvent ce punch dont elle a le secret. Je te rappelle que la dernière fois que tu as bu chez ma mère, tu ne tenais plus debout et tu déblatérais des inepties comme quoi, tu étais sûr que j’attendais la nuit et ton sommeil pour te mordre… Tu m’étonnes qu’après ça, maman ne veuille plus te servir d’alcool.

Bouge-toi un peu !

Fais le ménage (l’aspirateur est dans la buanderie et la buanderie est cette petite pièce attenante à la salle de bain. Cette même pièce qui héberge la machine à laver, cette pièce où tu n’as jamais mis les pieds depuis que nous avons emménagé)

 

Salutation


De : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Envoyé : mardi 16 mars 2010 11:15

À : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Objet : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : coucou mon lapin


Ouh, mais c'est qu'il serait colère ! ça doit te faire faire plaisir de me trouver bien bas,

toi qui dois monter sur un bottin pour m'embrasser dans le cou.

"Tes réflexions désobligeantes m'embêtent". Non, mais écoute-toi ! T'avais toutes les

dispositions nécessaires à finir pédé avec ce manche à balai que tu as planté bien droit

dans le fondement. Lâche-toi, bordel, dis le que je t'emmerde. Tu as dû être la muse du

créateur de l'expression "coincé du cul".

Et je te signale qu'en matière de tâches ménagères, je suis en charge de la plus difficile

de toutes : faire reluire ton antrum amoris n'est pas une sinécure, je t'assure.


Tu sais quoi? Je me sens vieux avec toi. J'en peux plus que tu m'entraînes dans ta

sénescence. J'ai pas quarante ans, j'ai un corps à faire bander un polygame et je me fais

chier avec une pleureuse qui s'exalte à la pensée d'un repas chez sa mère,qui se réjouit à

l'idée d'une promenade en amoureux dans le parc. J'ai envie de fête et d'aventures, nom

de Dieu l'Homophobe.


Oh, putain, c'est bon de te dire tout ça. Je suis fin bourré (à l'alcool, pour le moment).

Allez je te laisse à ta médiocrité de pédale d'intérieur et je

vais m'en mettre plein la gueule, et sûrement aussi plein le ...nez.


Si jamais je rentre un jour, je serai certainement complètement défoncé, n'en profite pas

pour me mordre.


De : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Envoyé : mardi 16 mars 2010 14:42

À : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Objet : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : coucou mon lapin


J’ai bien peur malheureusement que tu sois dans le vrai

Je suis une vieille pleureuse imbécile

Et toi un goujat !

Aujourd’hui, je veux bien être la muse de n’importe qui ! Mais je crois bien que je ne veux plus être la tienne !

J’ai fait des efforts et accepté bien des concessions pour pouvoir rester avec toi !

Mais si je fais moi aussi un bilan, je me demande s’il n’est pas encore temps pour moi de trouver l’amour, le vrai

Plutôt que de rester enraciné avec un écrivaillon au talent encore et toujours insoupçonné !

Oui, ma décision est prise : je préfère encore vieillir seul que mal accompagné…

Tu me ferais de l’air si tu prenais des vacances… tu les mérites si je suis aussi difficile à vivre que ça !

Prends ton sac et ta bouteille et casse-toi !

Ne reviens pas frapper à ma porte quand ta bourse sera vide, elle sera fermée, j’ai fini de me prendre pour Saint Vincent de Paul et jouer le berger de brebis égarées.

 

Adieu



De : Erick [mailto:erick@alamaison.nc]

Envoyé : mardi 16 mars 2010 16:35

À : Gwen [mailto:gwen@oburo.com]

Objet : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : RE : coucou mon lapin


Eh bien voilà qui est fait. Si tu pensais que j'allais le déplorer, tu t'es bien mis le doigt

dans l'oeil. Je me sens libéré d'un poids. J'ai l'impression que le monde s'ouvre à moi.

Tu as raison pour ce qui concerne mon talent d'écrivain. Je perds mon temps. C'est

pourquoi dès lundi, je débute une véritable carrière. Certaines de mes relations, les

mêmes qui te donnaient tout ce travail en plus pour que tu fasses des heures sup' au

bureau, pendant qu'elles et moi nous amusions, ces relations donc, me prennent à l'essai

dans ton administration. Ils trouvent que je pourrai mettre un peu de vie dans ce service

"mou du gland", comme dit cet âne (à bien des égards) de Durand.


Voilà mon grand, pas de vacances pour moi, non. Mais si tu n'en prends pas non plus, on se

verra lundi au bureau. Oh,et si tu ne me trouves pas, cherche sous le bureau du directeur.

 

A plus, Saint Vincent de Polochon.

 

 

illustration: not gay by Phantom Wolf

 

 


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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 05:01

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Je ne suis pas homme à m'imaginer demain

Je ne respire que l'air vif du temps passant

Je vagabonde léger entre deux instants

Qui me mènent de cœurs en corps vers votre sein



Je me fous bien des nuances de l'avenir

De savoir s'il tonnera s'il fera beau temps

Nul programme ne vient régir l'emploi de mon temps

Qui me mène de jours en siècles vers votre rire



Peu me chaut que dans dix ans le jour se lève

Je ne me soucie guère de l'eau de la clepsydre

Et j'ai vendu ma montre pour une bolée de cidre



Mais voilà qu'aujourd'hui demain est plus qu'un rêve

Et j'anticipe pour une fois quelle prévoyance!

Et vous dis dès ce jour je vous aime par avance

 

 

 

illustration : Like a hobo by Marty Crouz

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